La barque orange me donne envie de partir à la dérive. Mes pensées partent avec. Je repense à un court-métrage, vu il y a longtemps. Une fille perdait son maillot dans l’eau. Terrorisée, elle attendait des heures dans l’eau avant que la plage se vide et qu’elle ose sortir. Ses doigts devaient être tout fripés – horreur redoublée. Je me suis identifiée à l’histoire (cf. ma chronique précédente de l’été) : on n’a pas toujours que des bonnes expériences à la plage.
Ca peut être un lieu de malaise. Surtout quand les vacances démarrent, que tu es tout gris, que tu te sens gauche dans ce maillot de bain trop serré, que tu as l’impression que toute la plage te regarde. Personnellement, je suis très forte pour accumuler les erreurs de plagistes à ne pas reproduire. Voici mon non-guide de plage arcachonnais :
1
Ne pas vérifier la marée
- Décor : Andernos, 34 degrés, marée basse.
- Scénario : Je pose ma serviette sur le sable. Pas un pèt’ de vent. Marée basse. L’eau est loin, très loin. J’ai soif. Les bateaux ont le cul dans la vase. Le sable me gratte. On fait des aller-retours sous la douche de la plage, histoire de faire comme si on allait se baigner. Le leurre ne marche pas. Aller à la plage à marée basse, ce n’est pas du tout une bonne idée.
- Conseil : Mieux vaut aller sur les plages d’Arès, d’Andernos, de Lanton et d’Audenge à marée haute. On peut vérifier les heures de marée avant (ce que je me promets toujours de faire mais que je ne fais jamais). Si elle est basse, j’opte pour les plages du Cap Ferret. Côté Bassin au Cap Ferret, vous pouvez vous baigner à toute heure (c’est même mieux si la mer est basse, car quand elle est haute, à certains endroits, l’espace plage se réduit).
2
Partir en traffic rouge
- Décor : Arcachon, midi, août.
- Scénario : Tout est plein : la plage du centre, les rues, les places de parkings. Je suis coincée dans un bouchon. La radio grésille. Je passe un rude quart d’heure à fondre dans ma voiture, les mains collées au volant. Nul part où se garer. Que faire&nsbsp;? Retourner au lit ? Rra, le réservoir est presque vide.
- Conseil : Globalement, j’ai l’impression qu’on ne peut plus échapper aux bouchons de départ/retour de plages. Certaines bonnes vieilles tactiques ne marchent plus, même si ça fait (heureusement) encore une différence de partir en décalé, le matin ou le soir, de rentrer plus tard le soir en allant au resto ou en traînant sur la plage. En revenant d’Arcachon, je préfère parfois prendre la N10 à la A65. On ne va pas forcément plus vite, mais c’est plus ombragé, plus joli. Quand on revient du Cap Ferret, pas vraiment d’alternative possible (certains prennent des raccourcis par les routes océanes, pas sûr que ça aille plus vite non plus).
3
Ne pas tenir compte des courants
- DĂ©cor : Pyla sur Mer, au pied de la dune.
- Scénario : J’envoie un texto pour dire que je suis au pied de la Dune du Pilat au Pyla. Mais pourquoi ça ne s’écrit pas pareil ? Les bateaux à moteurs se posent et s’envolent comme des nuées d’oiseaux. Le vent souffle fort. J’ai calé ma serviette, avec un bouquin, mon sac, mes tongs. Ici, les courants sont forts. Les fonds, plus profonds. J’hésite à aller à l’eau, même si elle scintille.
- Conseil : Pyla sur Mer n’est pas une zone recommandée pour se baigner tranquille sur le Bassin, même si tout dépend certainement du moment de la journée (niveau marée et vent). Mieux vaut se baigner vers la plage des Abatilles, à Pereire, ou au Moulleau. De bonnes options si on veut fuir le monde de la plage centrale d’Arcachon !
Bien entendu, tous les conseils peuvent être outrepassés. C’est ce qui fait que j’accumule ce genre de ratés, très drôles aussi à raconter à l’apéro, entre une chips et un artichaut. Bel été à tous ! Et sur les plages océanes, faites très attention aux baïnes.