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Prés salés d’Arès et de Lège : la savane au goût de sel

Habiter près de la mer m’a familiarisée avec des termes étranges, du type « estran » ou « schorre ». Moi qui suis un marin d’eau douce, je peux désormais dire des trucs improbables comme : je vais flâner dans l’estran (beaucoup mieux que je vais marcher dans la vase).
L’estran est la partie du littoral se situant entre les lignes de marée haute et de marée basse. C’est la vasière dans laquelle on fait de la pêche à pied quand la mer se retire ou les prés salés (les schorres) dans lesquels on sillonne à travers les salicornes.
A marée haute, l’eau inonde les prés salés. Le sel et la terre se mélangent. Cela façonne ces paysages particuliers visibles au Mont-Saint-Michel, en Camargue ou sur le Bassin d’Arcachon. Le mot « schorre » vient justement d’un pays construit sur la mer : les Pays-Bas.


La réserve naturelle des prés salés (entre Arès et Lège)

Les prés salés ont longtemps servi de lieu de pâturage (ça se fait encore au Mont-Saint-Michel ou en Baie de Somme). Sur le Bassin, la création de marais salants ou de réservoirs à poissons et l’urbanisation du littoral les ont profondément modifiés. Les zones préservées sont devenues idéales pour la balade.

Y poser le pied est sacré. Cet espace naturel est l’un des plus limités de la planète. Il représente moins de 0,01% de la surface de la Terre. Sur le Bassin d’Arcachon, le plus bel endroit pour en voir dans leur forme « naturelle », c’est au Nord, entre Arès et Lège-Cap Ferret.

Cette réserve est extrêmement belle. 500 hectares de forêts, de dunes, de roseaux et de salicornes sont là, dans cette enceinte. Les oiseaux s’y réfugient. Des lézards verts (gros et fluo) s’y cachent. Des loutres y nagent. Tout une jungle.

Par endroits, on marche sur l’eau (d’où mon souvenir humide). Les paysages ont des faux airs de savane. Dorés sous le soleil de l’hiver. A l’horizon, les pins nous rappellent qu’on ne risque pas de croiser un tigre.

J’y suis allée en décembre. J’y étais passée il y a longtemps en faisant une rando en direction du Cap Ferret. J’en avais un souvenir humide. Ceux de la Teste de Buch sont aussi dans ma liste d’envies de balades. Mais ils semblent moins sauvages.

Pour y accéder, on peut se garer au niveau du dernier gros rond-point, avant d’entrer sur la presqu’île du Cap Ferret : celui du Cousteau de la Machine, avant la Cabane du Résinier. Petite info géographique : les étangs du Médoc passent là pour se déverser dans le Bassin via un canal creusé au 19ème siècle (on le voit dans la réserve).

Point pratique 🌾🎒👞 Le sentier est balisé. Le terrain est plat, facile, mais boueux en certains endroits. Il faut éviter d’y aller pendant les grandes marées. Des bottes et des jumelles peuvent être utiles. On peut y faire un circuit allant jusqu’à 10 km (3 heures). Dans ce cas, mieux vaut partir du port ostréicole d’Arès (plan).

Infos sur la réserve

Carte ci-contre : Conservatoire du Littoral Aquitaine

Magali

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Magali

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