Il y a des jours comme ça, dans un voyage, on est pas au top de sa forme. Bryce Canyon a été le gros coup de fatigue de notre road trip dans l’Ouest américain. La page blanche dans notre carnet de voyage parlera pour nous. Après deux jours de randos bien intenses à Zion, la route, la chaleur et tutti quanti, on se traînait un peu. On y va mollo, qu’on a dit. Mouais…
On a commencé par une mini-rando, puis une seconde (parce que la première était petite), puis une troisième (ben oui, à ce niveau-là, c’était trop dommage de rentrer en navette). De fil en aiguille, on a fait plus de 11 kilomètres. Pas bien méchant. Sauf qu’on marchait sur les rotules. Heureusement, la récompense du parc a été à la hauteur.
Bryce Canyon, c’est LE parc musée de l’Utah. Ce n’est pas vraiment un canyon, au sens géologique du terme. Mais c’est bel et bien une énième bizarrerie géologique de l’Utah à observer. Son nom est hérité de Ebenezer Bryce, un pionnier mormon comme il y en a beaucoup eu dans le coin.
Eparpillées au fond d’un amphithéâtre géologique, toutes ses cheminées de fée ressemblent à des sculptures. On observe le travail de l’érosion : les fenêtres, les *hoodoos, les strates. Y a de tout, et en toutes les couleurs : orange, rosé, jaune, carmin. L’idéal, c’est d’observer ces oeuvres du temps à la lumière du soir, ou du matin.
Il y a un panorama dédié au coucher du soleil (Sunset Point), un au lever du soleil (Sunrise Point). Le point de vue que l’on a préféré, c’est Bryce Point. Ca tenait peut-être à l’instant : le soleil perçait l’épaisse couche de nuages qui nous avait chapeautés tout l’après-midi, les contrastes se révélaient, les couleurs aussi. Joli moment de récompense !
Pour se balader parmi les cheminées de fée, rien de plus facile. Plusieurs sentiers de randonnées descendent dans l’amphithéâtre. Ils se recoupent tous, et on peut donc composer sa boucle « à la carte », en fonction du temps qu’on a. Nous, on y allés piano piano, indolents. Il faisait lourd. On se sentait vraiment balourds.
3 sentiers pour 1 rando allant jusqu’à 11 km :
On a commencé par descendre dans l’amphithéâtre. On marchait à deux à l’heure. Il y avait pas mal de monde. On se dépassait les uns les autres, on se re-dépassait. Au gré des pauses-photos, on se rattrapait toujours. Le jeu de cache-cache commençait. Certains disparaissaient au détour d’un hoodoo, d’autres réapparaissaient. Ca a commencé à nous donner le tournis. Alors on a filé dans un autre sentier, plus peinard : Peekaboo Loop.
Peekaboo, c’est « cache-cache » en anglais. Le sentier porte bien son nom. Les écureuils du coin nous jouaient des tours. Ils filaient à toute vitesse sous nos yeux, et s’évaporaient en un claquement de doigt. Tous deux, on déambulait, on se perdait l’un l’autre. On disparaissait derrière les cheminées de fée qui, à force, nous paraissaient toutes se ressembler.
On ne sait pas comment, on a réussi à rejoindre notre tente, rien qu’à la force de nos jambes. Le soir est tombé, le vent est monté. Il a bien fait froid au Bryce Canyon North Campground. Cette nuit-là, j’ai réussi à porter l’accessoire le plus improbable de l’été : un bonnet.
PS : Si vous les avez manqués, vous pouvez retrouver tous nos épisodes de voyage dans l’Ouest des USA.
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