La dune du Pilat par l’escalier
Toutes les langues se fondent dans le bruit du vent, sur la plus grande dune d’Europe, l’une des plus belles au monde. Néerlandais, japonais, italien, anglais. Pas de doute, la dune est internationale.
Je suis à son chevet vers 10 heures et demie du matin. Elle s’est déjà réveillée depuis longtemps, sous le soleil qui s’étire au-dessus des pins. Mon défi du jour : vloguer sur la dune – comme certains y surferaient. Le ciel est d’azur, les batteries de mon appareil photo sont chargées à bloc, j’ai bu un bon café. Tout s’annonce bien.
Je n’ai aucun souvenir de la première fois où j’ai vu la dune. Je devais être : enfant, ébahie, époustouflée. Elle m’enlève le souffle à tous les coups.
Beaucoup de gens décident de la mériter. Chacun avec sa stratégie : petits pas, grandes enjambées, de front, de biais. Ce jour-là, j’ai opté pour l’option-facilité 😅 👉 l’escalier.
- niveau d’effort : facile/moyen
- temps de montée : 3 à 10 mn
- note : la difficulté varie en fonction de votre âge/forme/souffle – de la météo aussi, attention au soleil au zénith et aux fortes chaleurs !
L’escalier, c’est la voie royale. Du parking, tout est rapidement à notre portée. En 5-10 minutes de marche, on a accès au sable fin, au ciel immense. L’escalier est là, tout blanc, tout droit, comme une rampe de lancement.
De chaque côté, des cordes permettent d’assurer son équilibre. Il y a des paliers pour ménager son effort, prendre son temps, reprendre son souffle, savourer la montée. Ca permet à des gens de tout niveau physique d’accéder à la dune, ce qui est bien.
La dune fait plus de 100 mètres d’altitude. Elle a grandi de l’équivalent d’un immeuble en un siècle. Heureusement, par l’arrière, côté pins, la pente est plus courte à franchir que côté bassin.
J’y vais tout de go. Je suis motivée par la vue, plus haut. Il y a en moyenne 160 marches, l’équivalent de 10 étages. Je repense à l’escalier de mon 5ème étage sans ascenseur. Il était nettement plus dur, surtout quand je devais remonter deux panières de linge mouillé.
En plusieurs volées, j’atteinds le panorama céleste — ce paysage qui change la perspective de tout. L’océan et l’entrée du bassin, vastes. Le banc d’Arguin, si long. Le cap Ferret, si loin.
J’ai oublié de compter les marches. Leur nombre change en fonction des années. La logistique derrière cet escalier tout simple a l’air complexe : avant chaque hiver, des bulldozers viennent désosser la structure, puis reviennent au printemps pour la remettre en place. La dune bouge, les vents la recouvriraient. Il faut la recaler tous les ans.
Je foule la crête. Les visiteurs ressemblent à des fourmis – je suis la fourmi de quelqu’un d’autre. J’improvise d’aller jusqu’au pic de la dune. La mesure du point le plus haut doit sans cesse changer. La dune ondule. Elle bouge sans cesse.
Au retour, je repasse au bas de l’escalier. Les gens viennent par grappe, par groupe. « Il faut faire une photo avant de monter, tant qu’on est encore frais. »
Presque 2 millions de personnes visitent chaque année la dune – combien passent par l’escalier ? La frénésie touristique a tendance à me faire fuir, mais là, je ne sais pas pourquoi, j’ai envie de m’attarder. C’est une ambiance hors saison : il fait plus frais, on a le temps de se saluer. L’enthousiasme des voyageurs brille à la lumière de l’automne. Ils ont fait le chemin exprès.
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🎥 mon vlog sur la dune :
Coucou franchement depuis qu’ils on installe l ascenseur même si c est 2euros c’est formidable.on attend le parking souterrain et la galerie marchande…….