A deux heures de route de San Diego,
Anza-Borrego Desert State Park, c’est le plus grand parc d’état américain (les parcs d’Alaska mis à part). Une étendue de désert et de montagnes, le long de la Salton Sea, aux abords de la frontière mexicaine. On avait trop rien cherché à savoir sur ce parc avant d’y aller. C’était donc une découverte de zéro.
Pendant les fêtes de fin d’année, on a embarqué la tente, le réchaud et… beaucoup d’habits pour se tenir au chaud. Assez alléchant qu’il puisse paraître en plein hiver, avec son soleil tenace,
le désert californien refroidit bien la nuit. On est partis en mode rustique – vraiment efficace pour déconnecter. Debrief de nos aventures et randonnées dans le désert !
Un no man’s land de 2 400 km carrés
Anza-Borrego est un vrai désert : chaleur, cactus, palmiers, ressources raréfiées. Bon, c’est pas le Sahara quand même. Il y a des gens qui y vivent vraiment. C’est un
parc d’état bon-plan : il n’y a pas d’entrée à payer et il est possible de camper gratuitement. Tout est assez mal indiqué en revanche. C’est un peu aussi ça l’aventure.
Trouver le
visitor center est déjà un défi en soi. Une fois arrivés pour y choper des infos, on tombe sur une dame qui n’a manifestement pas trop de conseils à nous donner (c’est quand même assez rare car les visitor centers fournissent en général de bons conseils). Elle nous dit : « Tenez voici la brochure. Lisez la et revenez si vous avez des questions. » OK, merci.
On est donc partis, confiants de toutes les conseils que l’on trouverait dans la brochure. Premier
fail : le camping qu’on a choisi (Yaqui Well) n’est accessible qu’en 4×4. Très vite, on se rend compte que la brochure ne donne pas vraiment de conseils précis sur les campings. Il faut improviser. On se replie vers
Yaqui Pass, très proche heureusement.
On arrive sur un immense parking de terre. Il n’y a aucun panneau, rien. Au début, on pense que le camping est plus loin, sur le sentier qui part du parking. Il est déjà tard et on décide de planter la tente dans un coin du parking. Ca tombe bien, on ne le savait pas, mais le camping est là. Le camping, c’est le parking 🙂 Le lendemain, en repassant au visitor center, on nous dira : « vous avez dormi où ? à Yaqui Pass ? yecch ».
En fait, c’était pas si mal. On était tous seuls. Un peu étrange au début. Cet immense parking donnait l’impression d’un no man’s land.
Mais que fait-on là ? A 16 heures 30, le soleil tombait déjà, et on a dû entreprendre de commencer à faire à manger. Une heure plus tard, on était déjà dans l’obscurité, à regarder les étoiles. A 20 heures, froid oblige, on n’avait plus de trop de choix : « bon ben on va aller se coucher ». Quelques coyotes ont piaillé (oui, franchement, ils n’aboient pas vraiment). Et le silence est resté absolu.
Le panorama de Bill Kenyon
On s’est réveillés avec le soleil. Au café, un ranger est passé. Assez sympa : « tout va bien ? vous avez besoin d’une brochure ? » (euh, non, on a déjà la fameuse). On est allés se dégourdir les pattes sur le sentier de Bill Kenyon. Bill Kenyon, c’est un monsieur qui a grandement oeuvré pour le parc. Il a donc un spot en son hommage dans le parc, qui surplombe la vallée Mescal Bajada. Vraiment très joli au petit matin. Le soleil levant rasait le désert et caressait les chollas.
Palm Canyon
La rando la plus populaire du parc. Trois miles aller-retour pour aller découvrir une oasis. C’est aussi le coin idéal pour voir des
bighorn sheeps – paraît-il. Les
bighorn sheeps, ce sont ces ruminants à cornes recourbées vers l’arrière, qu’on appelle en français les
mouflons d’Amérique. Mais sans doute faut-il y aller en début ou fin de journée. Nous, on a vu beaucoup de monde (haute saison du parc oblige), et pas l’ombre d’un mouflon.
Le soleil tape sur le sentier. Les montagnes rocailleuses nous entourent et se resserrent au fur et à mesure qu’on avance. On tend le cou moult fois pour tenter de voir un de ces ruminants – en vain. Derrière les cailloux, on aperçoit enfin les palmiers ébourrifés de l’oasis. L’ambiance est zen par là-bas, fraîche et ombragée. Il paraît qu’on peut y apercevoir des colibris.
La plupart des oasis de la région poussent sur des failles géologiques, là où l’eau réussit à affleurer. Ce sont des écosystèmes fragiles, souvent menacés par les feux des randonneurs. Aujourd’hui,
il est en général assez rare de trouver à l’état sauvage des palmiers de Californie (les uniques palmiers natifs de Californie, qui se reconnaissent à leur « jupe » sur le tronc). Sur le chemin du retour, on a emprunté un sentier alternatif qui part sur la droite. Il permet de faire une boucle, et de s’éloigner un peu de la foultitude de gens. On sillonnait entre les cailloux. Peut-être que des bighorn sheeps nous observaient – on ne sait pas. Il était encore tôt et le soleil déclinait déjà derrière les montagnes.
Astuce pour les petites bourses : le parking pour Palm Canyon Trail est payant (en même temps, l’entrée du parc est gratuite, donc bon…). Mais on peut éventuellement se garer au visitor center et se diriger vers le sentier, au nord. Ca rallonge aussi la balade.
Calcite Mine
Le lendemain, on s’est réveillés à Arroyo Salado, un spot de camping qu’on nous avait recommandé, avant d’aller randonner à Calcite Mine. 4 miles aller-retour dans une
ancienne mine de la Seconde Guerre Mondiale. Mention austère et étrange pour cette rando, qu’on avait choisie pour son point de vue sur le désert et la Salton Sea, ainsi que ses
slot canyons, des canyons hyper étroits dans lesquels on peut se glisser.
Il faisait carrément gris ce jour-là. On ne pouvait que légèrement distinguer les couleurs jaune, rose et orange de la mine. Ca montait, ça montait, doucement, mais sûrement… On imagine que la mine doit se transformer en fournaise au soleil. Ca doit être une rando où on peut en suer un peu.
La mine est une espèce de gruyère. Dans le même moment où on s’y est baladés (tranquillement), il y avait un
warrior qui faisait son jogging en partant dans toutes les directions et en réapparaissant là où on ne l’attendait pas. C’est le petit point noir que l’on voit sur certaines des photos. Sur le chemin du retour, on a croisé pas mal de personnes qui tentaient d’emprunter le chemin en jeep (c’est pourtant interdit à un certain point). C’est pas mal d’y aller tôt avant que le sentier se transforme en autoroute.
Conseils de visite d’Anza-Borrego
- Meilleur moment pour aller à Anza-Borrego : fin de l’hiver / début du printemps pour voir les cactus en fleurs…
- Spot pour se ravitailler ou dormir en hôtel/lodge : Borrego Springs
- Attention, les distances dans le parc sont longues. Si vous voulez avoir le temps de randonner, prévoyez votre planning en conséquence.
- Si vous êtes en véhicule de tourisme ou camping car et que vous souhaitez dormir en camping primitif, bien se renseigner avant ou au visitor center sur les endroits accessibles (ce serait bête de s’ensabler en plein désert).
- Bon à savoir : il est possible d’improviser son camping n’importe où. Le parc autorise le camping sauvage à la condition que l’on gare son véhicule à proximité de la route (et pas sur les plantes fragiles du désert, bien-sûr).
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