Après le
Nevada,
on a gagné l’Idaho. Les champs ont verdi. Passé Twin Falls, ce n’est qu’alternance de grandes zones agricoles et de landes. Certains coins nous paraissent franchement intrigants, d’autres jolis. On croise quelques tracteurs et pick-ups, on doit être les seuls touristes sur la route qu’on emprunte. Dans les villes que l’on traverse, tout le monde roule à vitesse pépère – très
très lentement. C’en est presque inquiétant.
On arrive à
Craters of the Moon en fin de journée. Fait caractéristique de ce parc : le sol
couvert de lave, issue d’éruptions datant de 15 000 à 2 000 ans. De ci et de là, des cratères donnent au parc un aspect lunaire. La vie regagne du terrain sur la lave, et des fleurs parsèment le sol noir. Un joli contraste.
On n’a hélas pas beaucoup de temps pour visiter le parc car on y débarque tard. On attaque notre visite-éclair par une petite balade dans le « verger du diable » –
Devils Orchard (les endroits dans les parcs nationaux ont parfois des noms effrayants). Il est 18h passées et il n’y a pas un chat. L’ambiance est magnétique.
La boucle scénique du parc nous emmène ensuite à l’
Inferno Cone. Un cône noir comme du charbon qui surplombe le parc. Les paysages sombres de Craters of the Moon s’étendent face à nous. Le ciel est épais.
Fait marrant : en 1969, les astronautes de la Mission Appollo sont venus par ici pour s’entraîner « comme s’ils étaient sur la lune ».
Il nous reste plus d’une heure de route avant d’arriver à Idaho Falls, où on doit dormir le soir. On traverse, seuls, des paysages tristounes. Des buttes émergent du sol.
On est dans une région « atomique ». On voit Atomic City sur la carte. Plus loin, on atterrit à Arco, la première ville au monde à avoir été éclairée grâce à l’énergie nucléaire, dans les années 50. Pas loin de là, dans le désert, se trouve le Laboratoire national de l’Idaho, dédié à la recherche sur le nucléaire.
Dans Arco, on tombe sur une falaise énigmatique marquée de tout plein de numéros :
Number Hill. Les rigolos diraient que ce sont les crues de la rivière du coin (
Lost River) qui auraient été gravées. Ce serait en fait, depuis 1920, toutes les promos du lycée qui inscriraient leur année sur la colline. Enigme résolue !