Autant vous prévenir : on n’est pas du tout (mais alors pas du tout) des pros du système bancaire américain. A force de glaner des infos autour de nous, on a fini par comprendre comment, côté banque, cela fonctionnait aux USA.
Les Américains sont des champions du crédit et le pays fonctionne à fond sur ce système. Quand on vit aux Etats-Unis, il est souvent utile d’avoir une carte de crédit (avec un vrai crédit derrière). On vous explique pourquoi.
Si vous êtes du genre à ce que le terme « crédit » vous hérisse, ne lisez pas ce billet 😉 Si vous vous expatriez aux USA, cet article peut vous intéresser. Co-expatriés, n’hésitez pas à partager vos éclairages en commentaire !La carte de crédit, ce sésame ouvre-toi
Les Américains font la différence entre les cartes de débit et les cartes de crédit. Par plusieurs fois en un an, on s’est faits
eu car nous, petits étrangers naïfs sans historique de crédit, on est
seulement en possession d’une carte de débit. La loose. On vous a raconté nos aventures bancaires au moment de notre
installation. On a eu d’autres surprises, en faisant des demandes de contrat auprès de certaines entreprises (gaz-électricité, télécom, banque…). « Ah, on ne peut pas ouvrir un compte chez vous car on n’a pas d’historique de crédit » ou alors : « Ah oui, vous demandez une caution de 200$ en plus car on peut pas prouver qu’on est bons payeurs ? » Un peu plus rude : certains endroits (heureusement ils sont très rares) refusent la carte de débit pour payer.
Anecdote Denver. Tard dans la nuit. A l’aube de notre
road trip de l’été (tous les meilleurs espoirs à leur apogée). Arrivés dans l’agence de location de voitures après un long voyage aérien. Effroi au comptoir :
l’agence n’accepte pas les cartes de débit pour la caution de la voiture. Les bras nous en tombent. On a eu beau essayer de montrer l’ampleur de notre désespoir,
de nous rouler par terre, de marchander. Rien n’y fait, l’homme au comptoir ne sourcille pas. Non, de non, aucune exception n’est possible, on ne peut pas accepter votre carte de débit. L’ombre d’un instant, on a vu notre beau voyage s’écrouler sous nos yeux. Heureusement, en dégainant une carte française du fond d’un de nos portefeuilles, on a pu sauver la mise (aux US, elles sont reconnues par les terminaux de paiement comme étant des cartes de crédit).
▶ N.B. : on a testé d’autres agences, on n’avait jamais eu ce problème.
▶ N.B.2 : on a testé cette agence dans un autre état, on n’a pas eu ce problème non plus (allez savoir).
Le crédit mode d’emploi
Si vous restez plus de 6 mois aux USA, l’option à considérer, c’est de commencer à se bâtir un historique de crédit le plus rapidement possible. On vous le conseille d’autant plus fortement qu’on ne l’a pas fait (c’est logique). Au moment d’ouvrir un compte en banque, il peut être pas mal de commencer à se renseigner. En général, il y a de fortes chances que l’on vous propose une
secured card.
Qu’est-ce que c’est ? Attention, concept. C’est une carte qui te permet d’auto-financer ton crédit. Tu ouvres une carte de crédit, tu la payes annuellement, tu déposes de l’argent sur un compte associé, et tu as un crédit du même montant. Magique ! tu te payes ton crédit à toi-même. C’est ce qui s’appelle la
secured card (ou « shity card » comme on l’a entendu en américain…). Plus sérieusement, cette carte pour débutants permet de se bâtir un historique de crédit. Certains organismes offrent quand même un minimum de crédit : par exemple,
Capital One qui offre 200 dollars de crédit pour un dépôt de 49 dollars. Au bout de 6 mois minimum, on peut éventuellement ouvrir une vraie carte de crédit.
Plus de 75% d’Américains détiennent au moins une carte de crédit. Certains en ont plusieurs, dont certaines avec des crédits astronomiques. La carte peut être associée à un système de récompenses : miles pour le transport aérien, bonus pour certains achats (essence, épicerie), cash. On peut donc choisir la carte qui convient le mieux à son profil de consommateur (grand voyageur, grand shoppeur, etc.). Les taux continuent de grimper, et certains ressentent plus de difficultés à rembourser leurs dettes. Certains vont jusqu’à prédire que la bulle sur le crédit à la consommation aux US pourrait être la prochaine à exploser après celle des crédits immobilier. Pas terrible… Surtout quand on repense aux conséquences de cette dernière crise.