Categories: Ouest USA

3 randonnées à Zion National Park

2 jours à Zion, 3 randos

C’est une route rouge qui nous emmène dans le canyon de Zion. Tout de suite, on scotche. Après le Colorado, la Monument Valley et le Grand Canyon, on est saisis par une impression très différente : celle d’un canyon colossal.

Avant de voyager aux USA, Zion, c’était Lauryn Hill pour moi, et sa chanson dédiée à son fils. C’est surtout le plus vieux et le plus populaire parc national de l’Utah. Il s’étale sur quasi 600 kilomètres carrés de superficie. Si vous aimez randonner, il y a vraiment de quoi faire. D’avril à octobre, on ne peut accéder dans le coeur du canyon que par shuttle. Il faut laisser sa voiture au parking.

A le découvrir, avec ses falaises élevées, traversé par une petite rivière, on comprend que les Amérindiens, puis les Mormons, s’y soient installés. Zion signifierait « refuge » en hébreu ancien. On y a passé deux jours entiers en août, dans une espèce de chaleur moite. Objectif : randonnées ! On est partis de là avec des souvenirs de folie.


Angel’s Landing, la rando « frissons »

  • Difficulté : modérée/difficile
  • Dénivelé : abrupt
  • Durée : 4 à 5 heures

N’en croyez pas son nom (« l’atterrissage des anges »). Cette randonnée est diabolique tant elle est vertigineuse. Heureusement, le point de vue final en est la vraie récompense. Attention, cependant : des personnes y ont fait des chutes fatales, et le parc vous déconseille de vous engager avec de jeunes enfants.

Vous êtes motivés par cette rando et vous vous sentez bien en forme pour la faire (tête claire et bonne condition physique) ? Partez tôt et léger avec de vraies chaussures de rando qui accrochent bien la roche. Un petit panneau d’alerte du parc sur les risques de la rando vous accueillera juste avant la dernière ligne droite…

Petit aparté : Toutes mes pensées vont à ces personnes en état de panique que j’ai croisées pendant cette rando. Rien qu’à les voir, entre sueurs et larmes, j’ai cru que j’allais faire demi-tour. Pour ceux qui se poseraient des questions sur le fait de pouvoir faire cette rando, oui, elle est faisable. Mais si vous doutez de vos capacités, ne laissez pas ce sentier devenir votre pire souvenir, écoutez-vous avant tout. « Il faut aller au-delà de ses limites », c’est à notre avis une phrase qu’il faut laisser chez soi quand on part en montagne et qu’on est pas un pro de l’extrême. Etudiez les conditions (faisables ? pas faisables ?), connaissez vos limites et dépassez-les dans des conditions raisonnables.

Aperçu de la bête sur le dernier kilomètre (hum hum) :

Au final, on y est allés jusqu’au bout. Les gens sur le retour ne faisaient que dire que c’était le début le plus dur et que la vue valait vraiment le coup. « Awesome », « breath-taking », qu’ils nous lançaient. Forcément, ça motivait. En plus, ils avaient raison.

Ce que j’ai trouvé anxiogène, c’est davantage le flux de gens que la hauteur. Le sentier est à double-sens. Il y a des passages étroits avec des chaînes pour s’assurer, où il faut laisser passer les gens avant de pouvoir passer soi-même (ou vice versa). On a croisé autant de personnes courtoises et précautionneuses que de personnes « pressées ».

Contrairement au Half-Dome de Yosemite pour lequel un système de permis a été mis en place, ne vous attendez pas à ce qu’un ranger gère le flux en bas. On conseille d’être vigilants, voire de ne pas s’engager s’il y a vraiment trop de monde. Mieux vaut une rando sereine, dont on gardera des beaux souvenirs, qu’une rando cauchemardesque, hein !


Emerald Pools, la rando « fraîcheur »

  • Difficulté : facile
  • Dénivelé : modéré
  • Durée : 1h30 à 2h

Emerald Pools, c’est la rando des familles. Facile à faire, et attrayante avec ses cascades et bassins d’eau. On l’a faite dans la foulée de la rando d’Angel’s Landing. On n’a pas trop été sensibles au charme de cette balade. Il y avait beaucoup trop de monde. Faut dire aussi qu’on s’attendait à de l’eau couleur émeraude, et que l’appellation d’Emerald Pools n’est pas vraiment littérale, comme vous le verrez en photo.

Sur une boucle de 3 miles, on accède à des bassins situés à trois niveaux différents (« Lower Pool », « Middle Pools » et « Upper Pool »). On a trouvé ça assez rafraîchissant en plein été. Mais, à moins que vous soyez en recherche d’une balade posée, elle n’est pas incontournable à faire.


The Narrows, la rando « ronds dans l’eau »

  • Difficulté : modérée
  • Dénivelé : plat
  • Durée : 2 à 8 heures (en fonction de votre trajet)

Très particulier, le sentier de rando The Narrows s’engage dans le lit d’une rivière, dans la partie la plus étroite du canyon de Zion. En été, particulièrement, il peut y avoir des risques d’orage, et donc des crues torrentielles (« flash floods »). Un point-météo au visitor center est donc indispensable avant de partir. Pour certaines sections, il faut d’ailleurs se procurer un permis.

Sur les conseils d’un ranger, on s’est levés à 6 heures pour attaquer au plus tôt et en profiter le plus possible. Il nous avait recommandé de faire demi-tour avant 13 heures, des risques d’orages étant signalés pour l’après-midi.

C’est dans l’ombre du canyon, au petit matin, que nous avons commencé à remonter la rivière. Il fallait tendre le cou pour apercevoir le ciel bleu, à travers les falaises qui nous entouraient. Très vite, on a compris qu’il n’y aurait aucun moyen de garder nos pieds au sec et qu’il fallait donc y aller franchement en marchant dans l’eau.

La rivière étant boueuse, on ne voit pas de quels galets est tapissé le lit. Il faut s’amuser à sonder le fond avec son bâton, repérer les passages faciles et solliciter son équilibre pour évoluer dans l’eau et les cailloux. Ce jour-là, on a fait nos photos juste avec le téléphone du Trublion, pour éviter tout plongeon aquatique inopportun de l’appareil photo…

Check-list pour The Narrows

  • un bâton de rando
  • des chaussures qui tiennent bien les chevilles (si vos chaussures de rando auront le temps de sécher d’ici à votre prochaine rando, vous pouvez les utiliser ; sinon, des chaussures de rando imperméables, ainsi que des bâtons, sont à louer à l’entrée sud du parc, du côté de Springdale)
  • vos affaires sensibles rangées dans un sac imperméable
  • éventuellement, des tongs dans votre sac pour revenir sans faire « floc-floc » après être sortis de la rivière 😉

Le soleil montant plus haut dans le ciel, la lumière a commencé peu à peu à « révéler » l’intérieur du canyon. C’était vraiment très joli. Après avoir marché de longues heures dans la rivière avec des chaussures gorgées de flotte, les guiboles étaient fourbues. On a fait demi-tour, et on s’est laissés tenter par un autre canyon qui coupe The Narrows : Orderville Canyon. Plus étroit, plus mignon, mais aussi un peu plus rigolo, car il faut parfois carrément grimper des rochers et se « jeter à l’eau ». C’aurait été dommage de le louper… Il part sur la droite, à deux heures du départ de la rando, quand on remonte la rivière.

Quand on a bouclé notre marche aquatique vers 13 heures, le canyon n’avait plus le même visage. L’affluence était à son top (malgré les avis d’orages – bizarre…). Inondée de lumière, la rivière ne ressemblait plus qu’à une pataugeoire en plein mois d’août. Un gros contraste avec l’ombre tranquille du matin, dans laquelle elle était plongée ! On s’y est pris à plusieurs fois pour essorer complètement les chaussettes. On avait notre lot d’eau…

Le lendemain, après avoir regardé le soleil se lever, on a mis le cap sur Bryce Canyon. Après toutes nos aventures de folie à Zion, vous comprendrez mieux pourquoi on vous disait qu’on était rincés !


Se loger à Zion

  • l’option-confort : Zion Lodge. C’est LE logement le mieux situé dans Zion. Cet hôtel-lodge rustique est au beau milieu du canyon, au plus près des départs de sentiers. Mais son emplacement privilégié a un prix que toutes les bourses ne pourront pas se permettre.
  • l’option-camping : les campings de Zion Canyon. Alors là, la concurrence est rude pour avoir un emplacement. Il faut soit réserver à l’avance pour dormir à Watchman Campground, soit arriver très tôt pour s’emparer d’un spot à South Campground. C’est la solution qu’on aurait plus volontiers choisie.
  • l’option-repli : Springdale. C’est une mini-ville en lisière de Zion. Adieu la nature et le silence absolu. Mais si vous n’arrivez pas à loger dans le parc. C’est un bon compromis : on y trouve plusieurs motels et campings. On avait campé au Zion Campground (qu’on n’a pas beaucoup aimé).

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