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Prélude sérieux] L’expatriation, ce n’est pas un voyage à durée indéterminée, c’est une
démarche de vie en soi. Qu’on s’expatrie pour 1 ou 10 ans, il faut déployer des efforts pour mener à bien son objectif (adaptation, voire intégration). Le quotidien d’expatrié n’est pas toujours facile (ceux qui ont vécu à l’étranger hocheront la tête). Il faut s’adapter à un nouvel environnement, une nouvelle culture, parfois une nouvelle langue, etc. Ce qui en vaut la peine, c’est bien-sûr l’enrichissement. Et puis, de manière plus inattendue, un
joyeux festival de surprises…
Quand je suis arrivée en Californie, j’ai eu l’
effet blonde. Ca nous a valu de bonnes rigolades. Depuis, je note toutes ces choses du quotidien, à première vue complètement banales, mais qui, mises bout à bout, changent le quotidien ! En voici 6, rien que pour vous.
1. Je m’habille casual tous les jours
(Mes anciens collègues ont le droit de rigoler.)
Là où on vit, les gens s’habillent de manière simple et décontractée. Le jour où je suis allée à l’
UCSC (la belle université montagneuse de Trublion) en escarpins, j’ai compris qu’il fallait que quelque chose change dans ma vie 🙂
Avant, je portais beaucoup de talons. Ca, c’était avant. Les
nouvelles meilleures amies de mes pieds, ce sont maintenant des Converses et des tongs. La dernière fois que j’ai sorti (occasionnellement) des talons, un jeune homme bien élevé m’a interpellée dans la rue d’un « hey baby ! ». J’ai eu l’impression d’être dans un
clip de Beyoncé – un moment unique à vivre.
2. Mon nouveau téléphone, c’est l’Internet mondial
Je me demande même à quoi mon vrai téléphone me sert maintenant… Euh si, à aller sur Internet !? Le jour où je suis partie à l’aventure me procurer une carte SIM américaine, j’ai vécu comme une immense victoire le fait d’avoir un numéro US. Mais rendons-nous à l’évidence : dans un nouveau pays dans lequel on a un réseau social quasi-inexistant, un numéro de téléphone, ça sert pas à grand chose (à part appeler 911). Heureusement, grâce au wifi, je peux joindre et être jointe intraplanétairement (merci Skype, Facebook & co.). Ca, c’est vraiment chouette.
3. Je vais au resto à 7 heures du soir
…
parfois même à 6 heures 30 (no comment).
Les Américains mangent tôt, les restos ferment tôt, un excellent prétexte quand on a souvent faim de bonne heure (et moi, j’ai souvent faim). Au resto, le service est souvent très agréable et efficace. On ressort en deux temps, trois mouvements. On a ensuite le reste de sa soirée devant soi pour bloguer, regarder Netflix (ou jouer du ukulélé).
4. Mon appareil photo est une nouvelle extension de mon corps
Découvrir la Californie, c’est s’extasier en permanence. Alors, forcément on a envie de prendre tout plein de photos tout le temps. Comme j’aime bien la photo, je ne m’ennuie pas. Je dois l’avouer maintenant (Armoule et Florent, si vous nous lisez), pendant les fêtes de fin d’année, j’ai pris…
1000 photos (hum). Bon, faut dire, depuis que je suis arrivée, je travaille de plus en plus en manuel, alors ça demande souvent plusieurs tentatives, hein (merci aux amateurs de photographie qui passeront par là de me soutenir sur ce point).
5. Je me languis de retrouver une terrasse de bistrot
En quittant Paris, il y a une perte redoutable à laquelle on n’était pas du tout préparés : la perte du bistrot, et du moment de l’apéro entre amis. Adieu petites places perdues aux quatre coins de Paris… Adieu petite terrasse du Chineur et bars de Gaité… Adieu J’Go, ses barriques et les passages impromptus de Jean Dujardin… Adieu les copains…
Adieu liberté de l’apéro…
La première fois où on a voulu aller boire un coup avec Trublion (confiants), le serveur est arrivé et nous a demandé : « qu’est-ce que vous voulez manger ? ». Euh, non, Monsieur, on veut boire (bon d’accord, on va manger aussi) (mais juste pour vous faire plaisir). Et là, est venue la question qui tue (qui réduit à néant votre élan insouciant de consommateur d’apéro) : « puis-je voir votre carte d’identité ? ».
Depuis, je développe une nostalgie sans limite de la terrasse de bistrot (moi aussi, j’ai envie de savourer un verre avec mon sac pour ami) (comme cette jeune femme agréable qui passe sur Canal Plus).
6. Je ne me sèche plus les cheveux
Look de surfeuse et soleil obligent 🙂 Bon, d’accord, c’est pas vrai. Comme vous avez été sages, je vais vous donner la vraie raison.
Partir aux Etats-Unis, c’est s’exposer au fail de la tension électrique. Je m’explique : vous êtes bien, vous avez votre adaptateur électrique en main (ouf, vous ne l’avez pas oublié), vous êtes content, vous branchez gentiment votre petit appareil électrique (qui est tout petit car il prend moins de place dans la valise). Et là, désastre : un bruit faiblard comme un dernier souffle en sort, comme si votre appareil était en fin de vie et vous faisait ses derniers adieux.
En France, ce sont 230 volts qui sortent de votre prise, aux Etats-Unis… 120 volts (c’est bon à savoir).
Promis, la prochaine fois, j’écris un article plus sérieux sur l’expatriation (dis-je en croisant les doigts dans le dos). Pour toute réclamation, tout partage d’expériences ou tout LOL, ça se passe dans les commentaires 🙂 [Magouille]