Lors de notre
trip en Californie du Nord, on a découvert pour la première fois
le pays touffu et verdoyant de Bigfoot (vous savez, cette
créature poilue). Pour changer des paysages de désert, on s’est lancés dans des randos dans deux canyons très verts, tous deux appelés
Fern Canyons (littéralement : canyons de fougères). On n’a pas trouvé Bigfoot (pour ça, on aurait peut-être dû prendre l’apéro avant la rando). En revanche, on est tombés sur tout un petit peuple de fougères et de champignons bizarres. Très bizarres.
Petit aparté géologique : aux USA, tout ce qui est un peu creux dans le paysage s’appelle tout de suite « canyon ». Cela va du fameux
Grand Canyon, immense, à des formations bien plus petites, moins dimensionnées. A chaque fois, on est dans le lit d’une rivière (actuel ou ancien). C’est l’érosion de l’eau qui a fait son travail, créant un encaissement qu’on pourrait dans certains cas appeler « gorge » en France.
Près d’Orick : Fern Canyon (version 1)
On est au milieu des séquoias, connectés à la radio du Redwood National Park, un lieu de prédilection des
wapitis. Un homme à la voix rauque nous énonce sur un ton très Big Brother les règles à suivre au contact des bêtes : «
attention, ils sont en période de reproduction, ils sont dangereux et imprévisibles« . On croise justement deux cornus qui broutent dans un champ. Imperturbables.
On est entrés dans Prairie Creek Redwoods State Park, adjacent au Redwood National Park. Il faut d’abord rouler pendant un bon quart d’heure sur un chemin de terre pentu et sinueux dans la forêt, puis après l’entée du parc, traverser deux guets. Pas besoin d’un 4×4, on est passés avec une petite voiture ; mais en cas de pluie, soyez prudents, c’est peut-être une autre histoire… Au bout du chemin, une rando sympa, assez populaire car l’endroit a servi pour
décor de Jurassic Park 2 : Fern Canyon. Le parking qui y mène se situe sur le littoral, particulièrement mystérieux à ce niveau-là.
Fern Canyon, c’est un petit écrin humide et verdoyant, tapissé de fougères, au fond duquel coule un petit ruisseau. La rando est courte, et assez facile à faire. Le seul petit défi, c’est celui de s’engager dans le
« bric-à-brac » du canyon qui est jonché de troncs d’arbres qui à certains endroits s’entrecroisent. Ca demande une once de gymnastique. Il faut enjamber à plusieurs reprises le petit ruisseau, marcher sur des galets et des troncs humides. Si vous voulez garder vos pieds au sec, il vaut mieux être bien chaussé (petite pensée pour les filles avec tongs et pédicures impeccables qu’on a croisées en début de parcours…).
Près de Mendocino : l’autre Fern Canyon
C’est en cherchant des conseils de rando à Mendocino sur les forums de voyage qu’on a atterri à Van Damme State Park. Quelques personnes recommandaient chaudement la rando vers Fern Canyon et Pygmy Forest. Contrairement au Fern Canyon d’Orick, les fougères ne tapissent pas les falaises, mais le sol. Un peu plus normal donc, et
un peu moins pittoresque. Ce Fern Canyon n’atteint pas le niveau atypique de celui situé près d’Orick. On le recommande donc avec bien moins d’emphase. Disons qu’il est sympa pour se prendre un grand bol d’air au milieu des arbres géants du coin.
Partis du bord du Pacifique, on traverse les campings du parc, puis on s’enfonce dans une grande forêt de séquoias. Le sentier longe un ruisseau. C’est très humide, et il y a des trèfles énormes, des
bananas slugs (des limaces jaunes emblématiques de l’Amérique du Nord) et des drôles de champignons qui poussent partout. On va vous épargner un petit exposé champignonesque, mais on en a vraiment vu de toutes les formes et de toutes les couleurs, comme on n’en avait jamais vu en Europe. Très rigolo !
De Fern Canyon, on remonte ensuite vers un plateau plus sec, avec une végétation plus rabougrie : c’est la
Pygmy Forest, classée
National Natural Landmark. Les Pygmy Forests sont une forme d’écosystème très spécifique de la Californie du Nord et de l’Oregon. Ce sont des forêts de mini-arbres sur des sols ayant une chimie bien particulière. On pourrait (un peu) comparer ça à un paysage de causse, en France. Après cet interlude contrasté, on est redescendus vers la grande forêt de séquoias, puis vers l’océan.
A bientôt !