Le Nevada : no man’s land ou pas ?

Il est temps de vous raconter notre dernier road trip dans le Nord-Ouest des Etats-Unis ! Retour sur la première étape… dans le Nevada, le 9ème état américain le moins densément peuplé.

10h30 un mardi. On quitte Santa Cruz. En vue : deux jours de route à travers le Nevada. La playlist est prête. On se prépare psychologiquement à traverser de grandes étendues ennuyeuses. D’abord, la Californie d’Ouest en Est. La circulation est dense. Des rafales font tanguer la voiture, les vents font voler la terre. On traverse parfois des nuées épaisses de poussières. Le ciel est gris, la chaleur étouffante.

On attaque la traversée de la Sierra Nevada, barrière naturelle entre la Californie et le Nevada. On retrouve avec plaisir ces montagnes rocailleuses, encore un peu enneigées. Le nom de Nevada (neige en espagnol) remonte aux colons hispaniques.
Sierra Nevada
Derrière les montagnes, Reno et ses casinos. La ville s’étend dans un environnement aride. On fait notre premier plein entre camions et petites maisons résidentielles. Ca doit être particulier d’habiter ici, on se dit. On quitte la ville par la 80, pour rouler vers le coeur du Nevada. En un éclair, les voitures se raréfient, la nature aussi. La limitation de vitesse monte, et pourtant, on croit faire du sur place.
Reno, Nevada
Voilà qu’on entre dans le 40-mile desert, un désert craint des colons qui migraient vers l’Ouest. En 1850, environ 950 hommes et femmes ont trouvé la mort au cours de leur voyage vers l’eldorado californien. On imaginait un vrai désert, plat à perte de vue. Mais à l’horizon, une lisière de montagnes nous suit. La lumière perce en fin d’après-midi. De jolies couleurs animent le paysage – inespéré !
Notre étape pour la nuit : Winnemucca, au beau milieu de nulle part. C’est un bastion de Basques Américains, avec son festival, chaque année. On dîne “comme chez mémé” au Martin Hotel, un resto historique. Le vin nous attend sur la table dès qu’on arrive, et on nous gratifie de tous un tas de plats en entrée (il y a même de la langue de boeuf…). Vraiment super bon. Ca nous a changé du diner habituel en road trip 😉
Winnemucca
Le lendemain, on reprend la route après un bon café au Delicioso, le coffee shop où se retrouvent les locaux. L’Instertate n’est qu’une infinie reproduction d’elle-même : un camion, un pick-up, encore un camion, encore un pick-up, et toujours ces montagnes qui nous suivent.
Elko, notre lieu d’élection pour la pause-déj. La chaleur est omniprésente. On reprend la route. Les nuages projettent leurs ombres sur les pentes des montagnes. Ils semblent à l’arrêt, le temps aussi. Bientôt, l’Idaho.
En allant dans le Nevada, on a pu répondre à une question qui nous taraudait : en dehors de Las Vegas, oui, il y a des gens qui vivent dans cet immense désert montagneux. Pour attirer de nouveaux habitants, le Nevada a toujours eu une politique libertaire et fiscalement intéressante (l’état ne taxe pas les revenus, par exemple). De 2010 à 2014, la population du Nevada aurait augmenté de 5%. Il y avait 40 000 habitants dans le Nevada en 1900, il y en a maintenant 2,8 millions.
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