A la frontière du Canada : Glacier National Park
Après Yellowstone, cap vers le Nord. En lisière du Canada, Glacier National Park nous attend. On quitte le Mid-West pour rejoindre les montagnes denses du Montana.
Entre Yellowstone et Glacier, on fait une pause à Missoula. Un de ses temps de respiration dans les road trips comme on les aime : on réserve un motel. On gare la voiture sur le parking, on sort les bagages. Un check-in efficace et on atterrit dans la chambre. C’est une vraie chambre de motel comme on peut voir dans les films, quand il faut fuir la police et trouver une planque où passer incognito.
On a retrouvé la « civilisation » avec son tempo plus speed et ses côtés bien pratiques. Ce soir-là, pas de tente à monter, pas de bear box à remplir. Une douche, un hamburger juste à côté du motel. Et le lendemain, un ravitaillement complet à Walmart avant de repartir pour la nature. Les clichés sont tous cochés.
Pour monter vers Glacier, on repère sur la carte des petites routes qui longent les Rocheuses (la 200 et la 85). Ca a l’air sympa comme tout comme itinéraire. Et en effet, on s’embarque par là, et on découvre des paysages forestiers, très agréables sous le soleil du Montana. Des pistes partent à travers les forêts, vers des maisons. On imagine les cabanes en bois cachées loin de la route.
Glacier National Park se situe à la frontière des Etats-Unis et du Canada. Quand on arrive jusque là, on est accueillis avec grand enthousiasme ! A l’entrée, au camping et au visitor center, les rangers sont tous débordants de gentillesse. C’est le parc national où on s’est sentis le plus envahi de « peace and love » et d’harmonie 😉
On s’installe à Fish Creek Campground sur une petite butte, sans vis-à-vis. Il n’y a juste ce qu’il faut de monde dans le camping : pas trop, mais suffisamment pour éviter un gros sentiment de solitude. C’est juste royal.
Beaucoup de sentiers dans le parc peuvent être fermés à cause de l’enneigement du parc. Donc il est super utile d’aller se renseigner au visitor center pour savoir quelles randonnées faire. C’est donc la première chose à laquelle on s’attaque, une fois la tente plantée.
Lake Mc Donald
La journée est déjà bien avancée. On part à l’approche du Lake Mc Donald, le lac le plus profond du parc. Immense, il s’ouvre sur les montagnes. Ne manquez pas la vue du côté du pier. Apaisante et bluffante. On fait une mini-mini-balade expresse au nord du lac, avant de se replier vers notre base pour la nuit. Ce soir-là, c’est hot dog BBQ (avec du ketchup plein les babines).
Soirée studieuse. 21 heures, dans l’amphithéâtre, on va voir l’exposé d’une rangeuse : « Glacier 101 ». Ambiance Géo Trouvetout. Elle nous explique l’origine des glaciers, leurs spécificités et les défis du parc aujourd’hui face aux glaciers qui fondent. Son discours n’est pas dramatique, mais tout simplement éclairant. Avec une vulgarisation de la science super efficace à base d’images rigolotes (moi c’est la seule chose que je retiens). Comme à chaque fois, je suis fan de la façon dont les Américains s’expriment à l’oral : c’est simple, efficace, brillant. Je suis complètement embarquée.
Snyder Lake
La nuit au camping se passe bien : étonnamment, il fait moins froid qu’à Yellowstone – pourtant plus au Sud. Le lendemain, on prend notre temps pour démarrer la journée en beauté. Vers 11 heures on entame Snyder Lake, une rando qu’un gentil ranger nous a conseillés.
Très agréable, le sentier prend 800 mètres d’élévation sur 4 miles, très progressivement. Etant moins fréquenté que les autres sentiers du parc, avec de nombreux passages au milieu d’arbustes qui font notre taille, on se méfie des ours. Alors on parle très fort, on chante, on fait tout plein de bruit pour être sûrs de ne pas faire de rencontres hasardeuses.
Au bout de 2 heures de marche, on arrive dans un cirque – joli avec son lac vert posé au fond. Le ciel est en train de se couvrir. On se pose sur un gros caillou au bord du lac et on casse la croûte vite fait sous les nuages qui commencent à s’amonceler au dessus de nos têtes. On décampe sous nos ponchos de pluie, avec le ciel qui gronde et les gouttes qui ont commencé à tomber. Quinze minutes de marche plus loin, on retrouve un ciel bleu serein. *La montagne*, quoi.
On redescend. Encore 2 heures de marche, sans croiser beaucoup de monde. Bilan de la rando positif, mais pas dithyrambique non plus.
Randonnée à Snyder Lake
- Durée : 4 heures
- Difficulté : facile/moyen (ascension très progressive)
- Note : jolie et calme mais sans grand plus (pas de super vue scénique)
Going to the Sun Road
Pour poursuivre la journée, on s’est réservé la route vers le soleil, la fameuse Going to the Sun Road. Bon, il pleut un peu. Mais le soleil reprend le dessus.
On monte, on monte, et on se retrouve face aux cimes des montagnes. On doit s’arrêter à Logan Pass car on ne peut pas aller au-delà pour cause de neige. Car la neige est bien là. Alors on s’aventure sur le sol tout blanc, au début du Hidden Lake Trail.
Le brouillard s’épaissit et on ne voit plus guère à 100 mètres devant nous. Sentant qu’un grand malheur va s’abattre, on se replie vite fait vers le parking. Une flopée de grêle nous accompagne sur la dernière ligne droite… On redescend vers le camping, en se laissant accompagner par le soleil qui a réapparu.
Dernière pause contemplative au lac Mc Donald, turquoise sous la lumière. On est bluffés par Glacier. On veut explorer l’est du parc, dont on nous a vanté les mérites. On a envie d’en voir plus. Mais la neige ne nous le permet pas. Il faut repartir. Le voyage doit continuer.