Sur les traces de la Beat Generation à San Francisco
Lors de l’une de nos premières soirées à Santa Cruz, un homme est venu nous déclarer : « you, guys, look like Beatniks« . On n’a pas compris pourquoi, mais on a bien rigolé. Il évoquait les rendez-vous de lectures de poésie auxquels il a participé, dans les bars d’il y a plus de 50 ans. L’excentricité du bonhomme nous a plu.On ne s’était pas trompés : on était bien arrivés à Santa Cruz. Tous les guides s’accordent à décrire la ville comme un haut-lieu de la contre-culture depuis les années 60, période à laquelle l’Université de Californie s’est implantée dans le coin. Pas de doute cependant : San Francisco reste le meilleur endroit pour une visite historique, à la recherche de la Beat Generation.
Le QG de la Beat Generation
A la base, les « Beats », c’est un groupe de copains écrivains anti-conformistes, composé notamment de Jack Kerouac, Allen Ginsberg et William S. Burroughs. Ils se sont rencontrés à New York, puis ont migré vers San Francisco dans les années 50. Vous ne vous tromperez pas : le quartier historique de la génération Beat, à San Francisco, c’est bien North Beach, au nord du quartier chinois.Pour marcher dans leurs pas, voici 5 balises :
- City Lights, 261 Columbus Avenue : THE librairie à voir, particulièrement quand on est amateur de littérature. On peut venir se perdre dans les rayons, et se faufiler jusqu’au dernier étage pour flâner dans le rayon dédié à la Beat Generation. C’est une des librairies indépendantes les plus connues aux Etats-Unis. C’était le lieu de rendez-vous des écrivains Beats. Elle a édité The Howl d’Allen Ginsberg en 1956, notamment. Aujourd’hui encore, la librairire organise des événements et lectures. A suivre sur le blog de City Lights ou à écouter via leurs podcasts.
- Vesuvio Café, 255 Colombus Avenue : Quand on sort de City Lights, sur la droite, se trouve ce bar, juste après la Jack Kerouac Alley (renommée ainsi à la mémoire de l’écrivain dans les années 80). Les Beats s’y retrouvaient.
- Maison de Neil et Carolyn Cassidy, 29 Russel Street : Vous vous souvenez de Dean Moriarty dans « Sur la route » de Jack Kerouac ? Il s’agit de Neil Cassidy, dont l’on peut encore trouver l’ancienne maison à San Francisco. Jack Kerouac y a séjourné.
- Caffe Trieste, 601 Vallejo Street : Un autre lieu de rendez-vous des figures de la Beat Generation. Caffe Trieste est maintenant une enseigne dans la baie de San Francisco.
- Chambre d’Allan Ginsberg, 1010 Montgomery Street : Elle se situait sur le devant de l’immeuble. C’est ici qu’il a écrit « Howl », en 1955. Il y a séjourné pendant le printemps et l’été, seulement.
Pour une immersion plus complète dans l’univers des Beats, vous pouvez trouver une série de circuits dans le livre « The Beat Generation in San Francisco » :
Le musée des Beats
Entrez par la boutique et, moyennant quelques dollars, faufilez-vous dans « The Beat Museum« . C’est un tout petit musée, ouvert en 2003 à Monterey et installé à San Francisco en 2006. L’accueil est cool, et il n’y a pas foule.Qu’est-ce que vous y trouverez ? De vieux bouquins, des clichés des personnes ayant marqué l’époque, d’antiques machines à écrire, et pas mal d’anecdotes… C’est sympa à visiter si on s’intéresse à l’histoire de la littérature et/ou à la Beat Generation. Sinon, passez votre chemin.
- Musée de la Beat Generation, 540 Broadway Avenue : ouvert tous les jours de 10h à 19h, entrée à 8$.
Du Beatnik au hipster
Film « The Beatniks » (1960)
Surfant sur la vague, pas mal de films relayant une image-cliché du Beatnik sont sortis à l’époque. La (paradoxale) merchandisation de la contre-culture n’est donc pas une tendance nouvelle. Le beatnik n’a pas attendu le hipster d’aujourd’hui.
En vrai, le « hip » remonterait aux esclaves afro-américains qui souhaitaient adopter une attitude détachée vis-à-vis de leur condition. C’est devenu un mythe aux Etats-Unis que s’est réapproprié la classe moyenne américaine blanche. Pour certains, les Beatniks, les hippies, puis les hipsters relayeraient ce mythe. A lire pour les curieux : « La promesse accomplie : mise en perspective du phénomène hipster« .
Commenter
4 réactions
Une période que j'adore, ça donne envie de se rendre à San Francisco! 🙂
Est ce que tu as lu Les Chroniques de San Francisco de Armistead Maupin? Si non, ça te plairait à coup sûr! Bisette
Une époque incroyable qui a vu naître des écrivains qui le sont tout autant !
On part à San Francisco dans 15j, "sur les origines d'une génération" ! 🙂
Merci pour ce billet riche en infos et bon we !
Très intéressant comme d'habitude. J'avais juste fait le City Lights Bookstore mais je garde précieusement les autres adresses. Merci
Hop, dans les favoris ! Je note toutes ces adresses interéssantes pour ma prochaine après-midi à San Francisco. Merci !